Si tratta certamente di uno dei capolavori più significativi della statuaria ellenistica, e fu rinvenuta nel 1863 a Samotracia, una piccola isola a metà fra le sponde della Macedonia e l'Ellesponto, nota nell'antichità per ospitare un Tempio dei Cabiri o Grandi dei di Samotracia. Le offerte al santuario erano molto diverse. Potevano andare infatti dalle più umili alle più sontuose, diventando sempre più numerose per onorare e per ringraziare la benevolenza degli dei, che avevano il potere di salvare dal naufragio chi si affidava ai loro misteri, oppure aiutare a vincere un combattimento in mare. In tale contesto si colloca la Nike di Samotracia quale monumento alla Vittoria appunto, in un'epoca in cui le battaglie navali si combattevano tra le differenti potenze che cercavano di dominare la parte orientale del Mediterraneo. Più frequentemente si ritiene che l'opera sia stata realizzata come monumento celebrativo dopo che la flotta di Rodi aveva ottenuto una grande vittoria su quella fenicia al servizio di re Antioco III nel 190 a.C. Per altri studiosi questa datazione, che porterebbe l'esecuzione della statua intorno al 190-180 a.C., risulterebbe troppo tarda, proponendo addirittura di collocarla cronologicamente intorno alla fine del III secolo a.C. (circa 200 a.C.). La scultura venne scolpita in marmo pario (cioè originario di Paro), e la dea mostra di appoggiare con leggerezza il piede destro sulla nave, mentre la gamba sinistra resta indietro, preparandosi a quel passo che la arresterà sulla prora della nave vittoriosa. Le ali sono ancora spiegate, e il vento scompone le vesti, divenute quasi trasparenti specialmente in corrispondenza del ventre e delle gambe. Lo scultore, probabilmente Pirocrito, doveva avere ben presenti analoghe figure dell'età precedente, a cominciare dalla figura di Iris posta sul frontone occidentale del Partenone (opera di Fidia, oggi al British Museum di Londra, del 438-432 a.C.), così come anche doveva essergli ben nota la Nike realizzata da Paionios per il santuario di Olimpia, dove ancora oggi si trova, anche se priva dello scudo d'oro di cui era dotata in origine la scultura (420 a.C. circa).
Fidia, Statua raffigurante Iris, dal frontone occidentale del Partenone, 438-432 a.C., Londra, British Museum. |
Paionios, Nike di Olimpia, Olimpia, Museo. |
Paionios, Nike di Olimpia, Olimpia, Museo. |
La Nike di Samotracia, Parigi, Louvre. |
IL TESTO CHE SEGUE, PIU' DETTAGLIATO, E' DERIVATO DAL SITO DEL Musée du Louvre
Très tôt en Grèce, la représentation de la victoire a été personnifiée
sous les traits d'une déesse ailée, descendant sur terre pour faire honneur au
vainqueur. Fidèle à cet esprit, le monument érigé dans le sanctuaire des Grands
Dieux de Samothrace au début du IIe siècle avant J. C. représente une Victoire
se posant sur l'avant d'un navire de guerre, pour commémorer sans doute une
victoire navale. Par la virtuosité de sa sculpture et par l'ingéniosité de sa
construction ce monument est un chef-d'oeuvre inégalé de la sculpture grecque
d'époque hellénistique.
La base de la statue représente donc l'avant d'un navire de guerre, reconnaissable à ses caisses de rames en saillie de chaque côté : elles supportaient deux rangs de rames, dont on voit les sabords de nage. Mais il faut imaginer les deux éperons de combat fixé sur l'étrave et un ornement haut dressé sur la proue ; leur disparition amoindrit beaucoup l’aspect offensif du navire.
La statue est faite de six morceaux, le navire de dix-sept blocs. L'agencement de ces éléments a été calculé pour faire tenir le porte-à-faux des ailes et des caisses de rames, et c'est le poids de la statue qui pèse sur le bloc de l'avant de la quille pour le maintenir soulevé : ce sont là des tours de force techniques éblouissants. La statue et la base sont donc indissociables, et il est évident que le monument a été conçu comme un tout par un seul et même artiste.
On ne connaît pas le nom de ce sculpteur, certainement une personnalité hors du commun. En s'inspirant pour la Victoire des modèles classiques, en particulier, pour le traitement des draperies, des sculptures des frontons du Parthénon, il les transforme en leur insufflant une vigueur non dépourvue d'emphase. En cela, la Victoire de Samothrace est très proche des personnages de la frise de la Gigantomachie qui décore le Grand autel de Zeus de Pergame, (180 - 160 env. av. J.-C.) : ces deux oeuvres sont les meilleures illustrations d'un courant de sculptures mouvementées propre au IIe siècle avant J. C.
C'est dans ce contexte que fut dédié le monument de la Victoire, à une époque où les batailles navales se succèdent entre les différentes puissances qui cherchaient alors à dominer la partie orientale de la Méditerranée. Les plus souvent évoquées sont les batailles de Sidè et Myonnisos (sur les côtes d'Asie Mineure) en 190 et 189 avant J.-C., après lesquelles le royaume de Pergame, allié aux Rhodiens et aux Romains, triompha de ses ennemis traditionnels, les royaumes d'Antioche et de Macédoine. Mais l'inscription de dédicace n'ayant pas été retrouvée, cela reste une hypothèse. Quoi qu'il en soit, il est certain que la base en forme de navire en marbre de Lartos provient d'un atelier de Rhodes, d'où elle fut envoyée à Samothrace ; quant à la statue, elle a pu être sculptée à Samothrace même par un artiste originaire d'Asie mineure ou du Dodécannèse, appelé ensuite à travailler au projet de la frise du Grand Autel de Pergame.
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/victoire-de-samothrace
Le monument: une statue et sa base
Le pied droit touchant à peine le pont du navire, la Victoire est saisie à la
fin de son vol, les ailes encore déployées, les vêtements tourbillonnant au
vent. Elle est vêtue d'un chitôn en tissu fin, et d'un himation plus épais, demi
drapé à la taille, que le vent est en train de dénouer : une grande coulée
d'étoffe tombe en plis profonds entre les jambes, et un pan de draperie s'envole
derrière la jambe gauche. La déesse faisait un geste de salut victorieux, levant
le bras droit un peu plié, la main ouverte paume vers l'avant (exposée près de
la statue). Du bras gauche abaissé, elle tenait peut-être un attribut – par
exemple une sorte de mât (stylis) prélevé sur le bateau vaincu, comme on le voit
sur des monnaies hellénistiques montrant une Victoire sur la proue du navire
vainqueur.La base de la statue représente donc l'avant d'un navire de guerre, reconnaissable à ses caisses de rames en saillie de chaque côté : elles supportaient deux rangs de rames, dont on voit les sabords de nage. Mais il faut imaginer les deux éperons de combat fixé sur l'étrave et un ornement haut dressé sur la proue ; leur disparition amoindrit beaucoup l’aspect offensif du navire.
La statue est faite de six morceaux, le navire de dix-sept blocs. L'agencement de ces éléments a été calculé pour faire tenir le porte-à-faux des ailes et des caisses de rames, et c'est le poids de la statue qui pèse sur le bloc de l'avant de la quille pour le maintenir soulevé : ce sont là des tours de force techniques éblouissants. La statue et la base sont donc indissociables, et il est évident que le monument a été conçu comme un tout par un seul et même artiste.
Le style: un homme et son époque
Le monument de la Victoire était abrité dans un petit édifice dont il ne reste
plus que les fondations. Son socle (également visible au Louvre) y était placé
non pas de face, mais un peu en oblique, de sorte que le visiteur abordait la
statue de trois quart gauche. Sous cet angle, les lignes de construction du
corps s'imposent : partant du cou, elles descendent le long des jambes tendues,
l'une verticale, l'autre vers l'arrière, pour former un triangle rectangle
assurant puissance et stabilité à la représentation mouvementée. C'est aussi
pour cette raison que le travail de la draperie est beaucoup plus poussé du côté
gauche que du côté droit, puisque ce dernier était peu visible du spectateur. Le
sculpteur avait certainement participé dès l'origine à l'ensemble du projet,
pour concevoir la statue en fonction de son environnement spatial - une
préoccupation artistique apparue à l'époque hellénistique.On ne connaît pas le nom de ce sculpteur, certainement une personnalité hors du commun. En s'inspirant pour la Victoire des modèles classiques, en particulier, pour le traitement des draperies, des sculptures des frontons du Parthénon, il les transforme en leur insufflant une vigueur non dépourvue d'emphase. En cela, la Victoire de Samothrace est très proche des personnages de la frise de la Gigantomachie qui décore le Grand autel de Zeus de Pergame, (180 - 160 env. av. J.-C.) : ces deux oeuvres sont les meilleures illustrations d'un courant de sculptures mouvementées propre au IIe siècle avant J. C.
Une somptueuse offrande
Les Grands Dieux de Samothrace, appelés aussi Cabires, étaient des dieux très
anciens, d'origine anatolienne, dont le culte à mystères existait dans l'île
avant même l'arrivée des Grecs. À partir du IVe siècle avant J. C., sous
l'impulsion des rois de Macédoine, le sanctuaire rayonne dans tout le monde
grec, surtout en Asie Mineure. Les offrandes, des plus humbles aux plus
somptueuses, se multiplient pour honorer et remercier ces dieux bienfaisants,
qui pouvaient sauver du naufrage les initiés à leurs mystères ou les aider à
remporter le combat.C'est dans ce contexte que fut dédié le monument de la Victoire, à une époque où les batailles navales se succèdent entre les différentes puissances qui cherchaient alors à dominer la partie orientale de la Méditerranée. Les plus souvent évoquées sont les batailles de Sidè et Myonnisos (sur les côtes d'Asie Mineure) en 190 et 189 avant J.-C., après lesquelles le royaume de Pergame, allié aux Rhodiens et aux Romains, triompha de ses ennemis traditionnels, les royaumes d'Antioche et de Macédoine. Mais l'inscription de dédicace n'ayant pas été retrouvée, cela reste une hypothèse. Quoi qu'il en soit, il est certain que la base en forme de navire en marbre de Lartos provient d'un atelier de Rhodes, d'où elle fut envoyée à Samothrace ; quant à la statue, elle a pu être sculptée à Samothrace même par un artiste originaire d'Asie mineure ou du Dodécannèse, appelé ensuite à travailler au projet de la frise du Grand Autel de Pergame.
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/victoire-de-samothrace
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